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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 00:01

Il y a des végétaux qui défient les lois de la botanique, repoussent les limites et s'installent dans des endroits où aucune plante ne semblerait pouvoir pousser. En plein désert, terrassés par le soleil et sans une seule goutte d'eau, dans les cratères des volcans, sur un sol brûlant et dans un environnement saturé en souffre, en haute montagne, sous des températures hivernales dignes du cercle polaire et à des altitudes où l'homme à peine à respirer...
Crithmum maritimum fait partie des ces végétaux peu ordinaires (pour ne pas dire 'extraordinaires') mais pour une toute autre raison: celui-ci se plaît particulièrement en bord de mer, à quelques centimètres de l'eau seulement!

On l'appelle également, entre autres, 'Fenouil de mer' ou 'Perce-pierre'. 'Perce-pierre' parce que la plante à coutume de pousser dans les anfractuosités de la roche, à la verticale ou à l'horizontale, à la recherche d'un peu de fraîcheur. Elle semble sortir de nulle part, se nourrir de rien et tout supporter, notamment un sol brûlant en été. 'Fenouil de mer', c'est tout simplement pour son côté comestible. La plante se consomme en effet, de diverses façons, est très nutritive et est également largement utilisée en cosmétique. Vous pouvez d'ailleurs goûter l'une de ses feuilles sans crainte, vous trouverez sous votre palais un légume croquant et particulièrement iodé...

Crithmum maritimum est une pure Méditerranéenne. Sa zone d'endémisme est assez vaste (une grande partie du bassin Méditerranéen), cela ne l'empêche pas pour autant d'être menacée et sa population de se réduire un peu plus chaque année...
Au premier coup d'œil (quand on la voit!), elle a toutes les caractéristiques d'une succulente: des feuilles vertes tirant sur le glauque, que l'on pourrait qualifier de charnues, une capacité d'adaptation au milieu impressionnante (en particulier à la sécheresse ou aux embruns), un port compact et une taille modeste. De ses petites feuilles épaisses sortent chaque année de délicats bouquets de fleurs en ombelles, l'été en général. Celles-ci semblent parfaitement assorties au feuillage allant, selon l'exposition, du blanc crème au vert pâle (à découvrir sur la Toile...)

Mais c'est pour son incroyable résistance au sel que la plante a de quoi décontenancer. Mieux encore: celle-ci, par son adaptation, a fini par avoir besoin d'iode pour se développer! Quand on l'observe dans son milieu naturel il n'est pas difficile de constater que la plupart des pieds est installé à quelques mètres seulement (voir centimètres!) de la mer. Dans ces conditions, il est aisé d'imaginer combien la plante est régulièrement submergée par les vagues d'eau salée que la Méditerranée sait parfois distribuer, surtout en hiver.
C'est pourquoi, quand il s'agira de cultiver la plante loin de son lieu de prédilection, il ne faudra pas hésiter à apporter un peu de sel à son pied, à raison d'une cuiller à café ou deux par année, sans quoi vous risqueriez de la voir déprimer!
Cela paraît complètement hallucinant mais c'est une réalité et, en dehors de ses qualités esthétiques, ce qui me plaît chez elle est cette capacité incroyable de pousser dans un environnement à priori totalement hostile...

Les petites graines de Crithmum maritimum se dispersent facilement et permettent à la plante de s'installer partout où le vent ou une vague auront bien voulu les déposer. De cette façon, c'est évidemment sur les côtes qu'elle est la plus présente.
Même si très rarement, on la trouve cependant parfois en jardinerie, pour peu qu'un pépiniériste un peu fou ait prit le temps de la multiplier... Dans ce cas c'est une énorme surprise! De la voir en pot m'a fait un drôle d'effet, mais le plaisir de me dire que je pourrais enfin me la procurer à été plus fort encore! Je sais maintenant où l'acheter mais attend de lui réserver le meilleur coin de mon jardin Méditerranéen (= hyper exposé, sol sablonneux ou rocailleux) avant de l'installer. Je ne voudrais pas me tromper...

Côté acclimatation et même si Crithmum maritimum pourra largement supporter des gels de courte durée d'environ -5 à -7°c, il va malheureusement falloir se faire une raison pour tous ceux qui n'habitent pas à quelques encablures de la mer car la plante ne pourra pas longtemps se passer de soleil ou de ses embruns quotidiens.
Il vous sera néanmoins agréable, comme je le fais depuis un paquet d'années maintenant, de la contempler in situ. Compte tenu de sa fragilité et même si la plante se bouture aisément au printemps, je vous invite davantage à la contempler qu'à tenter de la multiplier...

Photo ci-dessous: un tout jeune Crithmum maritimum installé dans le creux d'un rocher régulièrement immergé, à 2-3 mètres de la mer, à peine...

 

Crithmum maritimum Silvere Doumayrou

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 00:01

On la rencontre parfois. Généralement on la voit sans la voir et pourtant, du moment que l’on sera dans ‘le Sud’, on la croisera souvent. Il faut s’arrêter quelques instants et prendre le temps de la contempler pour apprécier cette discrète succulente qui sait se faire désirer…
Je ne ferai pas un roman de ma rencontre avec Aptenia cordifolia, mais tâcherai juste de vous distiller quelques infos à son sujet.
 
Je l’ai moi-même longtemps croisée avant de vraiment la voir mais ce sont, un jour, ses dizaines de petites fleurs d’un joli rouge (tirant délicatement sur le fuchsia) qui ont fini par m’interpeller: normal, celles-ci se détachent parfaitement d’un tapis de feuilles charnues au vert quasi anis que l’on pourrait presque qualifier d’acide (voir photo ci-dessous)
Les fleurs se referment à la nuit tombée pour mieux s’épanouir en journée, avant de faire le bonheur de tout un tas d’insectes pollinisateurs…

Avant de s’être complètement naturalisée, notre petite succulente était une Sud Africaine qui avait pour environnement le Cap et ses paysages sublimes. Elle n’a cependant pas complètement perdu au change en venant s’installer sur la Côte d’Azur. Elle y a trouvé tout ce qu'elle aimait: du soleil, de la chaleur et des températures agréables en hiver. Elle sait d’ailleurs se satisfaire de quelques autres régions Françaises du moment qu'elle est installée, en pot ou en pleine terre, dans un substrat quelque peu sablonneux, bien drainé et qu’une exposition ensoleillée lui sera réservée.

Pour réussir à la garder dans le temps et la voir se développer régulièrement, vous prendrez soin, sans vous commander, d’habiter un endroit où les températures hivernales ne descendent pas en dessous de -5 degrés. Au-delà, vous risquez tout bonnement de la voir péricliter avant de disparaître. 
En dehors de quoi, notre Aptenia a une jolie croissance. Du moment qu’il fait doux, voire beau & chaud, elle se développe rapidement et, qui plus est, si elle est correctement arrosée en été. Dans le cas contraire, sachez qu'elle a une parfaite résistance à la sécheresse et acceptera de passer les mois d’été pratiquement sans être arrosée…

Non seulement on arrive à en trouver quelques petits godets bien poussés (en tous les cas dans le Sud) mais en plus sa multiplication s’avère être un véritable jeu d’enfant: à l’état spontané, elle a déjà pris ses aises en se marcottant naturellement au fur et à mesure qu'elle se développe. En effet, des racines apparaissent à chaque nœud qui touche terre. Vous comprendrez ainsi qu’il est également très aisé de la multiplier par boutures.

Comme beaucoup de succulentes ‘rampantes’, Aptenia cordifolia a cette capacité de pousser aussi bien à l’horizontale que de se laisser retomber. Pas compliquée, elle accepte autant la pleine terre que les containers, le soleil que la mi-ombre, le manque ou l’excès d’eau (en tous cas l’été)
A défaut de l’acheter, je suis certain que vous trouverez bien quelques rapines à bouturer avant de l’installer et ce, quelque soit votre climat ou votre région (quitte à la remiser en serre froide en hiver)

Photo ci-dessous : détail de la floraison d’Aptenia cordiflolia en pot et au cœur de l’été chez un particulier, dans le Var…

 

Aptenia cordifolia Silvere Doumayrou

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 00:01

Qui n'a jamais piqué, sur le chemin de la plage, quelques boutures de Carpobrotus edulis? Pardon, quelques boutures de 'griffes de belle-mère' ou 'crocs de sorcière'! (Oui, on la connaît mieux sous ces noms-là) On s'y est tous essayé ou presque, évidemment, tant la plante est séduisante et d'une facilité déconcertante à multiplier!...

Allez j'avoue, moi aussi, ne pas être le dernier à l'avoir fait! J'ai même commencé très jeune, à un âge où l'on n'a pas encore d'argent de poche pour se payer quelques bonbons ou autres 'gourmandises botaniques'. Un jeu d'enfant pourtant: des fragments d'à peine 20cm suffisent. Arrivé à la maison, on coupe un peu les feuilles pour éviter l'évaporation et faciliter l'enracinement. C'est tout. Fichée dans un bon substrat et régulièrement arrosée, en quelques semaines seulement, la plante racine et part en végétation.

Je suis en train de me dire qu'il est possible que certains d'entre-vous la découvrent, aussi je vais vous en faire une description très succincte. La 'griffe de belle-mère' (ou Carpobrotus edulis) est une succulente originaire d'Afrique du Sud. Importée au début du 20ème siècle par un téméraire botaniste qui n'avait pas peur de voyager en bateau des mois durant, elle s'est très vite échappée des jardins dans lesquels on l'avait installée pour coloniser la plupart des côtes du Sud de la France (et Bretonnes ou Normandes du moment que les hivers sont doux)
Elle s'installe très rapidement sur n'importe quel terrain, rocheux ou sablonneux, car c'est une véritable colonisatrice. Elle ne cherche d'ailleurs pas la facilité puisque la moindre anfractuosité de la roche ou même le sol instable d'une dune de sable seront des lieux de prédilection pour entamer sa propagation...

Selon les terrains, la plante est rampante ou retombante. Dans les deux cas, on distingue à peine ses branches tant ses feuilles sont nombreuses. Pour peu qu'elle soit correctement hydratée, celles-ci sont d'un beau vert, très régulier et délicieusement marginées d'un micro liseret fuchsia. Ce sont des feuilles étonnantes: elles sont triangulaires, spongieuses (de véritables machines à stocker l'eau!) et gracieusement arquées comme pour mieux capter le soleil ou conduire la rosée vers le pied...

Le RDV à ne pas manquer avec Carpobrotus edulis se passe, en général, vers le mois de mai: la plante se couvre alors d'une quantité incalculable de fleurs étoilées, oscillant la plupart du temps entre le mauve et le fuchsia, jaunes parfois, selon les variétés. La floraison est généreuse mais trop courte à mon goût, d'autant plus que si je pouvais choisir je la déplacerais sur juillet-août pour en profiter davantage! Mais l'été est réservé à la maturation de ses fruits, comestibles (ne me demandez pas quel goût ils ont, je ne les ai jamais gouté!)
Pour ma part, je prends soin de les enlever afin d'éviter à la plante de s'épuiser et lui permettre, le cas échéant, de refleurir, même si moins généreusement qu'en fin de printemps.

Carpobrotus edulis se montre très résistante à la sécheresse même si, cultivée, elle appréciera quelques généreux arrosages en été. Comme certaines Sud Africaines, elle a également une belle résistance au froid laquelle lui permet, par exemple, d'être installée à Paris, en pot, et en pleine terre pratiquement n'importe où du moment que les hivers sont doux et le sol particulièrement drainé.
Elle supportera des gels de l'ordre de -6 à -8°c mais, si possible, sur une courte durée et accompagnés d'un réchauffement correct en journée (si, si, ça existe!) Par expérience, je peux simplement vous assurer que la plante est bien plus résistante et se tient bien mieux en pot que ce que l'on peut penser.


Pour toutes les qualités que je viens de vous énumérer je vous invite à faire comme moi, depuis longtemps déjà, à savoir l'adopter, aussi bien dans le Sud qu'à Paris, en container ou en pleine terre. Ayant privilégié une photo de la plante dans son milieu (presque) naturel et pour être plus complet sur le sujet je vous conseille vivement d'aller faire un tour sur le Net, notamment pour apprécier sa généreuse & singulière floraison!

En photo ci-dessous: détail de Carpobrotus edulis en plein été, après floraison, à deux pas de la mer et sur une falaise accidentée... 

 

Carpobrotus edulis Silvere Doumayrou

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 00:01

On l'appelle 'Porcelaine' et ce n'est pas pour rien: à peine on effleure l'une de ses feuilles que celle-ci se détache de la tige qui la portait. Je n'ai jamais aimé ce nom (comme la plupart des noms 'communs' d'ailleurs), mais il faut reconnaître qu'il est bien plus facile à retenir que son nom Latin: Graptopetalum paraguayense!

 

L'avantage des noms Latins, quand on se penche un peu sur la question (et même si, comme moi, on n'en a jamais fait!), c'est qu'ils nous donnent des indications: en général leur provenance, le nom de celui qui les a découvert, mais aussi la taille ou la forme de leurs feuilles & de leurs fleurs...

C'est le cas pour notre Graptopetalum paraguayense: cette délicieuse succulente semble nous venir du Paraguay (vous savez, ce petit pays d'Amérique du Sud coincé entre l'Argentine, la Bolivie, le Brésil & l'Uruguay?) mais en fait et plus largement depuis l'Amérique Latine & jusqu'au Méxique...  Aucune gloire (outre traverser l'Océan Atlantique sur un voilier!) pour celui qui nous a rapporté quelques pieds de cette délicieuse succulente: n'importe quel enfant pourrait la multiplier! Que ce soit en bouturant un fragment de tige, une rosace ou même en fichant une simple feuille dans la terre: chacune de ces opérations donnera naissance à une nouvelle descendance... Sa fragilité est sa force: l'effleurer c'est risquer de faire tomber l'une de ses feuilles, mais c'est aussi & surtout le meilleur moyen qu'elle à trouvé pour assurer sa propagation!!

 

J'insiste sur la facilité de la multiplier parce que cela, et malgré le temps qui passe, ne cesse de me fasciner. Prenez une simple feuille que vous laisserez traîner ici ou là, qu'il y ait du soleil ou qu'il n'y en ait pas, avec ou sans humidité & devant une fenêtre ou pas: vous la verrez pousser!! Oui, de ce petit fragment de vie sortira, en 10 jours environ, un clone de la plante sur laquelle vous aurez prélevez ce futur 'rejeton'...

C'est pourquoi je l'appelle 'la feuille magique'. Imaginez que nous prenions l'un de vos doigts et que, dans un environnement qui lui conviendrait, il donne, après quelques mois, un clone de vous même... Étrange, non? Fascinant en tous les cas!!

 

Graptopetalum paraguayense est une succulente vraiment facile à vivre: elle pousse n'importe où! Que ce soit en pot ou en pleine terre, dans un substrat riche ou pauvre, qu'elle ait de l'espace ou pas, elle saura s'en débrouiller. Certes, si vous l'installez au soleil ce sera toujours mieux qu'à mi-ombre puisque celui-ci est l'une de ses raisons de vivre! Malgré sa provenance, on pourrait être très surpris par son incroyable rusticité: -10°c semble la température limite qu'elle puisse supporter, température néanmoins largement suffisante pour pouvoir la garder en pot & sans protection à Paris les trois derniers hivers, exceptionnellement froids, comme chacun sait!...

 

La Porcelaine est une petite succulente qui s'érige d'abord avant de succomber à l'attraction terrestre, laquelle lui confère finalement un port plus retombant que traçant. Ses feuilles d'un gris-bleuté presque métallique, teintées d'un rose aussi léger que discret, ont une fine couche cireuse (qui s'évanouit sous le doigt) afin qu'elle puisse se protéger des assauts du soleil, parfois brûlant au coeur de l'été.

C'est étonnant, voici le genre de plante que les passionnés se refilent entre-eux, comme la Misère ou tant d'autres végétaux aussi faciles à multiplier, et que l'on ne trouve généralement ni en jardinerie, ni en pépinière. Enfin et si l'on cherche bien, chacun de nous trouvera un copain ou un voisin qui pourra nous la procurer.

 

PS: je vous souhaite évidemment à tous une excellente année 2011!! J'ai une pensée toute particulière pour ma grand-mère maternelle laquelle est à l'origine de ma passion pour les 'exotiques' & autres palmiers...

 

Photo ci-dessous: belle potée de Graptopetalum paraguyaense, immortalisée dans l'un de ces nombreux jardins privés que compte la 'Méditerranée'... 

 

Graptopetalum paraguyaense

 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 00:01

Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de me lancer dans la chanson & encore moins de vous proposer un karaoké!! Non, je souhaitais juste vous parler d'une plante que l'on pourrait presque qualifier de 'banale' si dessus on ne s'était pas penché!

 

La Misère, on connaît: augmentation du temps de travail, baisse des salaires... heu, non, je fais erreur, je voulais juste aborder le cas de Tradescantia pallida 'Purpurea'  (une variété de 'Misère') plutôt que vous refaire le journal d'hier...

 

C'est quand même incroyable d'être obligé de faire plus de 800 km pour se délecter de cette bien jolie Misère. En effet, forte de sa résistance au froid, à la sécheresse, au manque de lumière & aux mauvais traitements d'une façon générale, si toutefois on ouvre correctement les yeux, on s'apercevra qu'elle arrive, malgré tout, à se développer au coeur de nos villes. Et pour cela nous devons remercier les concierges & autres gardiennes d'immeubles pour cette étonnante faculté qu'elles ont à perpétuer une certaine tradition de la culture de la Misère...

 

En effet, il n'est pas rare de croiser Tradescantia pallida 'Purpurea' en bas de chez soi! Qu'il fasse doux ou froid, qu'il y ait du soleil ou qu'il n'y en ait pas, qu'on ait bossé ou non son substrat, Tradescantia se développera!! Rien de plus simple, vous l'aurez compris, la plante sait se satisfaire de peu & nous donner beaucoup. Quoi de plus tentant que de prélever l'une de ses tiges quand on sait qu'il y a 100% de chance qu'elle racine?!! A chaque 'noeud' ou si vous préférez, à chaque feuille, la plante a la possibilité de pouvoir raciner. Ce processus, simple & fascinant, explique certainement pourquoi elle s'est autant démocratisée.

 

Facile à multiplier ou pas, c'est le genre de végétal sur lequel je ne peux que m'arrêter: une croissance vive, un feuillage aussi unique que généreux (hésitant entre le pourpre & le noir selon son exposition), de discrètes fleurs d'un rose parfait qu'il faudrait presque deviner et des conditions de culture défiant toute concurrence, je suis conquis, je dois l'avouer!

En container ou en pleine terre, il vous sera très facile de l'installer. Pour ma part et cela n'engage que moi, je la préfère en pot afin que l'on puisse aisément la contempler, en faire le tour et de son port se régaler...

 

Donnée résistante à -5°c environ, il me semble que cela soit un minimum & qu'elle puisse supporter des gels (même si de courtes durée) légèrement plus intenses du moment qu'elle est bien installée. Considérons qu'au pire il vous faudra, le temps d'un hiver un peu froid, la remiser en serre avant de la ressortir dès que les dernières gelées seront écartées.

Tradescantia pallida 'Purpurea' aime se dorer au soleil, aussi je ne pourrai que vous conseiller de l'exposer plein Sud, où que vous vous trouviez!

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais parfois il ne faut pas chercher loin ou longtemps pour trouver un végétal aussi facile d'accés que de culture & le voir admirablement se développer.

 

Photo ci-dessous: Tradescantia pallida 'Purpurea' dans un jardin privé au Pradet, entre Toulon & Hyères-les-Palmiers...

 

Tradescantia pallida 'Purpurea'

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 00:01

Un des petits coups de coeur de l'été 2010: Senecio mandraliscae.

Peu connu, celui-ci n'est pourtant ni rare, ni précieux, on le trouve presqu'aussi facilement que 'l'herbe à chat', le multiplier est un jeu d'enfant & sa culture se révèle d'une facilité déconcertante, mais cela n'enlève rien à sa joliesse ou à l'intérêt qu'on peut lui porter!...

 

Alors voilà, on l'a tous croisé au moins une fois dans sa vie ce Senecio mandraliscae aussi résistant que discret, au point qu'on aurait pu le voir mille fois sans s'en apercevoir. Erreur: son port & son développement sont sans pareil quand il s'agit de couvrir un sol brûlé par le soleil & déserté par des succulentes plus 'soiffardes' que celui-là!

En effet, le lieu de prédilection de ce Senecio est un endroit que l'on appelle communément 'la rocaille'. Le terme est certainement galvaudé puisque l'on imagine immédiatement un coin du jardin légèrement surélevé, parsemé de cailloux de plus ou moins bon goût, parfois agrémenté d'un horrible pont japonais (qui n'a rien à faire là), rempli d'Agaves, de Succulentes ou autres Cactées . Plus simplement, 'la rocaille' est juste un lieu privilégié, bien exposé & très drainant qui permet aux végétaux habitués aux sols chauds de correctement se développer.

 

Senecio mandraliscae est particulièrement intéressant pour la finesse & la longueur de ses feuilles bleutées qui se développent à un rythme régulier, plus rapide que lent, essentiellement en fin d'été & au printemps. Fort des bons traitements que vous saurez lui réserver, ce modeste Senecio aura vite fait de couvrir l'espace qui lui sera dédié.

Il vous faudra cependant juste lui éviter de vraies gelées, on en sait encore peu sur sa résistance, mais il semblerait qu'il ne puisse pas trop longtemps (malheureusement!) supporter des températures inférieures à zéro degré...

 

Pour sa culture, prévoyez-lui donc un sol non seulement très drainant (ajoutez à la terre de votre  jardin du sable et/ou de la pouzzolane) mais également une exposition aussi protégée qu'ensoleillée. Quelques arrosages copieux en été (surtout s'il fait beau & chaud - pas comme chez nous!) ne feront que stimuler sa croissance. Originaire d'Afrique du Sud, il est coutumier des coupures d'eau en été & sait attendre, comme le ferait n'importe quel Aeonium pour se remettre à croître, la fin de l'été ou le début de l'automne...

 

Bref, si vous possédez, entre quelques palmiers récemment plantés, un sol nu presque 'délaissé', je vous invite à planter quelques boutures de ce Senecio fraîchement prélevées lesquelles auront vite fait de raciner puis de s'installer avant qu'il faille à votre tour vous 'séparer' d'une partie de ses rejets.

 

Je ne sais pas si ces quelques lignes suffiront à vous convaincre mais, croyez-moi, il n'est plus d'installation paysagée sans mandraliscae!

 

Photo ci-dessous: Senecio mandraliscae dans un un parterre à Eze, près de Menton...

 

Senecio mandraliscae

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 00:01
Mais quel est ce nom Allemand qui semble venir 'annoblir' cette pauvre petite Echeveria qui n'en demandait pas tant?! C'est le nom du cultivar, c'est à dire le nom que l'on a donné à l'hybridation (= le croisement) entre Echeveria gibbiflora 'Metallica' & Echeveria potosina. Bon, vu comme cela ça a l'air compliqué... En fait, si je parle de cette Echeveria c'est juste parce que c'est probablement l'une des plus jolie qu'on puisse trouver sur le marché.

Des Echeveria il y en des quantités, sans compter que l'homme s'est bien amusé à l'hybrider, ce qui fait qu'il est difficile de toutes les connaître & parfois même de les identifier. De plus, selon les conditions de culture (plus ou moins de soleil, d'eau ou de chaleur) le port des Echeveria peut-il changer.
'Perle Von Nurnber' est une adorable plante qui dispose sans relâche ses feuilles en 'rosettes'. Leur couleur est très étonnante, elle oscille entre le rose ou le fuchsia au début, devient violine puis bleutée ensuite avant de laisser poindre du vert, surtout si elle manque de soleil...
C'est donc une plante que l'on appelle 'grasse', une 'succulente' en fait. La, particularité des ces plantes (les succulentes), est leur capacité d'accumuler de l'eau & des nutriments en grandes quantités dans leur feuilles & tout faire pour éviter l'évaporation quand le soleil se met à taper. En l'absence de précipitations, celles-ci vont puiser dans leurs réserves pour supporter l'été & dans l'attente des pluies automnales. Tout est très bien organisé, c'est finalement comme avoir un frigo & congel remplis à craquer!!

Originaire du Mexique, vous l'aurez compris, il leur faut avant tout du soleil. Ensuite, un peu d'eau & enfin se protéger du gel en hiver. C'est tout. Que le sol soit pauvre ne la perturbe pas plus que cela, même si ça fait quand même du bien de manger à sa faim! Utilisez donc un bon terreau à Cactées que vous arroserez généreusement quand le substrat en surface aura bien séché.
Voici un végétal (comme la plupart des succulentes d'ailleurs) qui est d'une déconcertante simplicité à faire pousser!

Mieux encore, les multiplier est un jeu d'enfants: il vous suffit de prélever une feuille, de la laisser un peu sécher (1 ou 2 jours) avant de la ficher, pétiole en premier, dans un substrat léger. Après quelques semaines, un nouvel Echeveria pointera son nez! Vous réussirez également avec des 'rosettes' ou même des 'tronçons de tiges'. Effectivement, après 2 années de croissance, les Echeveria ont tendance à 'ramper' ou à 'retomber'... Pour les garder 'compactes' n'hésitez-pas à les rabattre (= couper) quelques centimètres au-dessus du sol. Vous pourrez ainsi repiquer les boutures obtenues au pied de ces premières afin de renforcer l'esthétique de la plante.

Que dire de plus si ce n'est de vous conseiller d'aller un tour sur le Net pour découvrir l'étonnante variété de couleurs ou de formes que peuvent arborer les Echeveria?
Photo ci-dessous: une jeune Echeveria 'Perle Von Nurnberg' qui semble se frayer un chemin vers le soleil au coeur d'un Crassula ovata sur une terrasse près de Paris...

Echeveria 'Perle Von Nuremberg'
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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 00:01
Franchement, c'est pas beau ça?!! Je trouve que l'on parlera jamais assez des 'succulentes', mais il faut reconnaître qu'en matière d''exotisme' la palette est tellement large que l'on prend toujours le risque d'en oublier!
Qu'à cela ne tienne, profitons de cette fenêtre pour parler d'un végétal aussi discret qu'impressionnant: l'Aeonium. Et puis c'est Noël après tout, alors prenez cet article & cette photo comme un cadeau!!

Des succulentes (entendez
'plantes grasses' ou 'xérophytes') on en a tous vu ou eu au moins une fois dans sa vie. Je pense notamment aux Aloés, Echeveria, Crassula, Sempervivum, Portulaca & j'en passe... Ces végétaux sont généralement faciles à cultiver car ils ont une excellente résistance à la sécheresse, aussi le manque d'eau ne les inquiète-t-il pas plus que cela (pratique quand on oublie d'arroser sa petite plante grasse offerte lors du dernier anniversaire, non?!!)
Par leur faible développement, ces végétaux sont parfaitement adaptés à la culture en pot. Pour la plupart, il s'agit juste de les rentrer en serre froide (ou chaude, pour certains)  pour les faire 'hiverner'. Soyez rassurés, ce n'est qu'un passage, ils auront vite fait de regagner votre terrasse ou jardin dès que les dernières gelées seront écartées.

Revenons à notre Aeonium canariense si vous le voulez bien. Comme son nom l'indique, celui-ci vient des Canaries où il se développe partout où il peut, appréciant particulièrement les anfractuosités qui bordent les côtes, du moment quelles sont bien exposées...
Aeonium peut se priver d'eau de longues semaines durant, auquel cas il replie ses feuilles pour éviter l'évaporation en attendant des jours meilleurs. La plante se développe en deux temps: un premier stade de croissance intervient au printemps & jusqu'à l'été, après quoi il se 'repose' car les précipitations font défaut, avant de redémarrer en fin d'été & jusqu'à l'automne puis de faire un 'break', l'hiver durant...

Non seulement on commence assez facilement à se le procurer en jardinerie mais, comme pour la plupart des 'succulentes', il est très facile de le multiplier en prélevant l'une de ses rosettes que vous prendrez soin de 'bouturer' en la fichant dans un substrat léger & tout juste arrosé. Après quelques semaines, de nouvelles racines viendront nourrir le pied obtenu &  participer ainsi à une nouvelle descendance...

Mon conseil: je préfère de loin voir se développer les Aeonium en pot plutôt qu'en pleine terre afin de pouvoir contrôler, tout au long de l'année, la capacité drainante du substrat & de maîtriser leur exposition ou leurs conditions de culture (à hiverner en 'serre froide', lumineuse et très peu arrosés)
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire au sujet d'Aeonium mais le plus simple, je crois, est de vous en procurer un... Une bonne idée de cadeau de Noël, non?!

Photo ci-dessous: une petite colonie d'Aeonium canariense prise au Jardin Botanique de Nice par mon copain Nicolas lors de sa dernière récolte de graines de palmiers, fin octobre dernier...


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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 00:01
Je t'ai longtemps cherché... Je ne t'ai aperçu que très rarement et, malgré ta témérité, je t'ai trouvé bien esseulé! Il m'a fallu pour cela parcourir des centaines de kilomètres en 2 Chevaux avant de te toucher "pour de vrai", au Domaine du Rayol Canadel cet été...
Introuvable en jardinerie, même chez les "spécialistes" et à défaut de pouvoir t'acheter, j'ai tenté de semer tes graines. Elles lèvent plutôt facilement d'ailleurs, mais la lenteur de croissance de ton espèce en découragerait plus d'un!! Après 3 ans passés dans les meilleurs conditions, elles ne m'ont offert que 3 ou 4 maigres feuilles comme "lot de consolation"...

Et puis, enfin, je t'ai trouvé!! Par un jour gris & froid du mois de janvier, je me baladais à Rungis pour me changer les idées quand, entre deux Aloés, mon regard fut intercepté!! Hesperaloe parviflora? Je n'y crois pas! Il était là, un peu en hauteur, histoire que personne ne puisse l'attraper, entouré de quelques copains mais, pas aussi bien développés! J'étais presque gêné de l'acheter: j'aurai préféré que ce soit lui qui me choisisse...

On l'appelle communément "Red Yucca". "Red", pour sa floraison de couleur rougeâtre et "Yucca", parce que c'est la plante la plus proche à laquelle on ait pu le comparer. Ce n'est pas faux mais pas complètement vrai non plus: Hesperaloe dépasse guère le mètre de hauteur (idem en largeur), ne forme pas de stipe (= tronc), porte une fleur qui ressemble davantage à celle de l'Aloé et ses feuilles, au toucher, sont plus proches de celles d'une Agave filifera complètement étiolée que d'un Yucca rostrata ou aloïfolia... (Ma comparaison fait référence, bien sûr, à la présence de fils tout au long de ses feuilles)
Donc oui, ses graines ont facilement germé, en mini-serre et à 30°c, mais de les regarder pousser me faisait sentir que je risquais d'être vieux avant de ne les voir fleurir...

Il est certain que la plante se sent bien mieux au Mexique ou en Espagne (climats sous lesquels elle se développera à merveille) que par chez nous. Néanmoins, il faut remarquer que, selon les sources, Hesperaloe parviflora supportera des gels de l'ordre de -15 à -20°c!! C'est plus que suffisant pour se permettre de l'installer sous nos contrées.
Prévoyez tout de même une situation très ensoleillée, un sol bien drainé & quelques arrosages en été. Sérieusement, voici une plante qui ne demande aucun entretien. Sur des sujets adultes & bien installés sa floraison ne pourra que vous combler!!
Vous allez me demander pourquoi alors on ne la trouve pas plus facilement en pépinière? Réponse: je n'en sait absolument rien! Je crois qu'elle bien est trop lente pour le marché. On cultive en priorité
(et à tort) des végétaux de croissance rapide tels les Washingtonia, les Phoenix ou autres Musa.

Je n'ai pas attendu si longtemps & pondu ces quelques lignes pour que nous en restions là: il vous faut à tout prix vous procurer Hesperaloe parviflora! Croyez-moi, d'ici quelques années, ce "Red Yucca" détrônera nombre de nos graminées, en hiver, si moribondes!...
Photo ci-dessous: un pauvre détail de mon bel Hesperaloe parviflora. Je vous conseille de vous connecter pour voir quelques photos plus sympa & de découvrir, sur la Toile notamment, Hesperaloe funifera, encore plus beau & encore plus résistant!...


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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 00:01
Attention! J'ai là une plante vraiment sympa à vous proposer, il s'agit de Sedum "Angelina".
Des Sedums il y en a des tonnes, des petits, des grands, au froid ou à la sécheresse plus ou moins résistants, mais celui-ci est, pour aujourd'hui & de loin, mon favori!!
Ce n'est pas un argument de vente puisque je n'ai rien à vendre non, c'est tout à fait sincère, Sedum "Angelina" est vraiment superbe!

Vous avez certainement regardé la photo que je vous propose avant de lire ces quelques lignes et vous avez raison!! Encore que, celle-ci ne vous montre qu'un "état" de Sedum "Angelina", elle vous donnera néanmoins une petite idée sur la bestiole.
J'ai complètement craqué sur ce Sedum couvrant, généreux mais jamais envahissant, qui porte de fines feuilles d'un vert-anis idéal avant de se parer de couleurs bien plus orangées à cause (ou grâce au) froid ou par manque d'eau! Il est unique, c'est juré!...
On a l'habitude, avec les Sedums, de les voir nous offrir des couleurs bien plus froides (pourpre, par exemple) dans ces mêmes conditions, mais celui-ci est le seul à porter des couleurs si "chaudes" & si tranchées...

Cependant, ce n'est pas sa seule qualité: c'est un Sedum qui pousse à la mi-ombre, quand la plupart de ses congénères se développent à merveille en plein soleil! Ceci n'est pas anodin quand on connaît un peu la famille.
Pour ma part & avant de lui offrir mon jardin, je lui ai proposé de s'installer au coeur d'une composition comprenant Cornus canadensis, Hedera helix sagittifolia & "Spetchley", Ophiopogon japonicus  & autres Pachysandra terminalis...
Il va (presque) de soi que Sedum "Angelina" est résistant au froid, mais pour ceux qui en douteraient encore, sachez qu'il supportera des gels d'au moins 10 à 15°c en-dessous de zéro avant de montrer quelques signes de faiblesse !...

Pour vous résumer: dès que je l'ai vu, j'ai craqué!! Je ne vois pas bien comment il serait possible que cela se passe différemment pour vous!?!...
Si vous vous intéressez de façon quasi-névrotique à ce sujet, je vous invite à consulter Internet, vous trouverez votre bonheur sur les Sedums à travers des sites qui ne parlent que de ces végétaux!! A découvrir absolument!...
Ci-dessous, mon Sedum "Angelina" immortalisé le jour de Noël à la faveur d'un ensoleillement trop rare en cette saison!...


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