Tout le monde connaît Strelitzia reginae. Ou tout du moins, tout le monde connaît ses fameuses fleurs 'ultra exotiques' appelées 'Oiseaux du Paradis', nom commun donné à la plante en raison de la ressemblance de ses fleurs à des oiseaux tropicaux. Celle-ci est toujours très prisée en fleuristerie tant elle est exubérante par sa forme & ses couleurs, mais notre 'augusta', cousin du 'reginae', est certes moins connu mais bien plus grand et tout aussi intéressant à cultiver...
Si l'on devait le comparer, on dirait qu'il ressemble beaucoup à un bananier. C'est effectivement une 'monocotylédone' qui fini par former des stipes par accumulation des gaines de ses feuilles, au fil du temps & de son développement. La plante, originaire d'Afrique du Sud, a trouvé sous climat Méditerranéen des températures & un ensoleillement qui lui vont bien.
A la grande différence donc du reginae, augusta peut s'élever à plus de 9 mètres de hauteur! Énorme? Oui, je vous l'accorde! Surtout quand on sait que reginae dépasse rarement les 2 mètres de hauteur...
Je suis donc fasciné par sa hauteur vertigineuse, mais aussi par son allure droite & sobre. La floraison, pour moi, n'est que la cerise sur le gâteau: je suis, entre-autres, davantage impressionné par son port autant que la taille & la robustesse de ses feuilles (à contrario, celles du Musa basjoo, par exemple, sont bien plus fragiles et souvent lacérées en cas de grands vents)
La fleur de Strelitzia augusta est également différente de celle de son cousin: blanche & très fournie mais discrète, quand celle de reginae est orange et très visible...
Côté culture et à la plantation, vous prendrez soin de réserver à votre 'exotique' un sol riche (dont bien amendé), profond et correctement hydraté. Aussi avant de le planter je vous conseille de faire une belle fosse, aussi large que profonde et de ne pas lésiner sur le terreau horticole et autre compost organique à mélanger avec votre terre de jardin.
Le plein soleil lui convient mais je lui préfère, dans le Sud, une exposition mi-ombragée: la plante est bien plus verte & épanouie dans ces conditions. Celle-ci a en effet une très bonne résistance au soleil autant qu'au manque de précipitations, mais son aspect peut devenir parfois comme 'brûlé'... J'ai d'ailleurs eu souvent de la peine en voyant des spécimens trop peu entretenus, qui tiraient la langue l'été venu. C'est quand enfin j'ai découvert celui du bas du Clos Sainte Claire à Hyères, que j'ai compris de quoi la plante avait fondamentalement besoin (voir photo)
Côté résistance au froid et pour être sincère, je dois reconnaître que la famille des Strelitzia est malheureusement quelque peu gélive. Pour être plus précis, dès que le thermomètre descend en-dessous de zéro degré les feuilles commencent à s'abîmer. C'est quand les températures continuent de chuter que les risquent augmentent: des gels de -5 à -7°c sont fatals pour la plupart... C'est peu, je le sais et le déplore! Mais avec de bonnes protections (brande de bruyère remplie de paillette de Lin autour des stipes, paille au pied & voile d'hivernage autour du feuillage), notre 'exotique fragile' aura plus de chances de passer l'hiver sans dommages. Strelitzia augusta & ses cousins sont toutefois des végétaux à réserver définitivement au pourtour Méditerranéen ou pour des coins très abrités & très doux de la Bretagne...
Si vous avez des conditions de cultures idéales, n'oubliez pas de vous intéresser également à Strelitzia alba, nicolai, juncea et quelques autres cultivars qui méritent de s'y pencher... (à découvrir sur la toile)
Photo ci-dessous: détail de Strelitzia augusta capturé au Parc Sainte Claire à Hyères-les-palmiers, en situation mi-ombragée l'été dernier dans le Var...