Un des petits coups de coeur de l'été 2010: Senecio mandraliscae.
Peu connu, celui-ci n'est pourtant ni rare, ni précieux, on le trouve presqu'aussi facilement que 'l'herbe à chat', le multiplier est un jeu d'enfant & sa culture se révèle d'une facilité déconcertante, mais cela n'enlève rien à sa joliesse ou à l'intérêt qu'on peut lui porter!...
Alors voilà, on l'a tous croisé au moins une fois dans sa vie ce Senecio mandraliscae aussi résistant que discret, au point qu'on aurait pu le voir mille fois sans s'en apercevoir. Erreur: son port & son développement sont sans pareil quand il s'agit de couvrir un sol brûlé par le soleil & déserté par des succulentes plus 'soiffardes' que celui-là!
En effet, le lieu de prédilection de ce Senecio est un endroit que l'on appelle communément 'la rocaille'. Le terme est certainement galvaudé puisque l'on imagine immédiatement un coin du jardin légèrement surélevé, parsemé de cailloux de plus ou moins bon goût, parfois agrémenté d'un horrible pont japonais (qui n'a rien à faire là), rempli d'Agaves, de Succulentes ou autres Cactées . Plus simplement, 'la rocaille' est juste un lieu privilégié, bien exposé & très drainant qui permet aux végétaux habitués aux sols chauds de correctement se développer.
Senecio mandraliscae est particulièrement intéressant pour la finesse & la longueur de ses feuilles bleutées qui se développent à un rythme régulier, plus rapide que lent, essentiellement en fin d'été & au printemps. Fort des bons traitements que vous saurez lui réserver, ce modeste Senecio aura vite fait de couvrir l'espace qui lui sera dédié.
Il vous faudra cependant juste lui éviter de vraies gelées, on en sait encore peu sur sa résistance, mais il semblerait qu'il ne puisse pas trop longtemps (malheureusement!) supporter des températures inférieures à zéro degré...
Pour sa culture, prévoyez-lui donc un sol non seulement très drainant (ajoutez à la terre de votre jardin du sable et/ou de la pouzzolane) mais également une exposition aussi protégée qu'ensoleillée. Quelques arrosages copieux en été (surtout s'il fait beau & chaud - pas comme chez nous!) ne feront que stimuler sa croissance. Originaire d'Afrique du Sud, il est coutumier des coupures d'eau en été & sait attendre, comme le ferait n'importe quel Aeonium pour se remettre à croître, la fin de l'été ou le début de l'automne...
Bref, si vous possédez, entre quelques palmiers récemment plantés, un sol nu presque 'délaissé', je vous invite à planter quelques boutures de ce Senecio fraîchement prélevées lesquelles auront vite fait de raciner puis de s'installer avant qu'il faille à votre tour vous 'séparer' d'une partie de ses rejets.
Je ne sais pas si ces quelques lignes suffiront à vous convaincre mais, croyez-moi, il n'est plus d'installation paysagée sans mandraliscae!
Photo ci-dessous: Senecio mandraliscae dans un un parterre à Eze, près de Menton...