Cessons de rêver: malgré leur attrait ou leur beauté, il y a des végétaux que nous pourrons adapter au pourtour Méditerranéen mais pas au climat Parisien... C'est bien malheureusement le cas de Doryanthes palmeri, une rare exotique 'pas d'ici'!
En effet, forte de son origine Australienne, Doryanthes palmeri, par son port ou sa croissance, est bien plus intéressante que Phormium tenax ou Cordyline australis réunis!!
Ma première rencontre avec celle-ci remonte à bien longtemps quand, au Jardin des Plantes de Paris, j'ai découvert (en pot) un végétal très intéressant mais manifestement peu résistant au froid: Doryanthes palmeri.
Il m'aura fallu attendre quelques années avant de pouvoir enfin la croiser 'en vrai', dans un superbe jardin de Hyères-les-Palmiers. Elle était là, parfaitement installée, au soleil exposée une partie de la journée. Elle semblait vouloir pousser encore & encore pour s'extraire de la végétation qui se développait à ses pieds.
Appareil dégainé, instant immortalisé: Doryanthes palmeri semblait me toiser... Son port altier n'a d'égal que la justesse de ses feuilles, fièrement dressées. Mais pourquoi je n'habite pas là-bas, sur une colline de Hyères-les-Palmiers, inondée de soleil, 300 jours chaque année?!
Qu'importe: la regarder, la toucher ou la photographier suffisait à me combler; voici un végétal que je ne pourrai jamais cultiver sans déménager. En effet et malgré les apparences ou sa provenance, Doryanthes palmeri est très peu résistante au froid, malheureusement. Des gels d'environ -2 à -3°c seulement pourraient la condamner!...
Aussi, vous arriverez à la maintenir pour le mieux sous un climat exempt de gelées. En dehors de cette zone très privilégiée qu'est la Méditerranée (je pense à la façade Atlantique et, en particulier, à certains coins bien reculés de la Bretagne ou de la Normandie) , vous pourrez peut-être vous délecter de sa présence, à condition de bien la protéger. Paille & voile d'hivernage feront partie de l'arsenal, mais si le soleil en été venait à manquer, il ne vous restera plus que vos yeux pour pleurer quand vous verrez votre Doryanthes palmeri végéter!...
Sans quoi, étant de croissance plutôt lente, après quelques années de bons & loyaux services, elle devrait vous dépasser, puisqu'elle peut atteindre les 2m50 de hauteur dans des conditions de culture idéales.
Côté sol, ce n'est pas compliqué: prévoyez seulement une fosse de plantation raisonnable, remplie d'un mélange plus fort en terreau qu'en terre végétale & généreusement amendé. Une pointe d'acidité (comprenez de la terre dite de bruyère) devra être apporté à ce mélange pour qu'il soit complet. Comme le Phormium ou la Cordyline justement, elle appréciera d'être arrosée de temps en temps et, si possible, plus souvent que rarement...
Si toutes les conditions énumérées ci-dessus sont respectées, vous aurez peut-être la chance de voir fleurir votre 'exotique': une incroyable inflorescence d'un rouge soutenu, presque bordeaux ou lit-de-vin, qui ressemble étrangement à celle de Beschorneria yuccoides (pour ceux qui connaissent), sinon tapez 'Doryanthes palmeri' dans la rubrique 'images' de votre moteur de recherche (pour ceux qui ne connaissent pas), car la mienne en était dépourvue quand je l'ai prise en photo...
Absente des jardineries, trop peu installée dans les jardins privés ou publics, il semblerait que notre belle 'exotique' se fasse rare, même dans son milieu naturel. Espérons alors que les botanistes, les chercheurs & autres pépiniéristes feront tout pour sauvegarder cette plante méconnue qui est loin de nous avoir livré tous ses secrets!!
Ci-dessous: photo de ma rencontre avec Doryanthes palmeri dans le délicieux Jardin du Clos Saint Bernard, à Hyères-les-Palmiers...