Croisée il y a un paquet d'années chez Alain Jamet (célèbre 'Fou de Palmiers'), l'Erythrine sait rester discrète une partie de l'année. Par ses exubérantes inflorescences j'avais déjà, à l'époque, été fasciné par cette délicieuse 'exotique', mais une petite piqûre de rappel cet été n'aura pas été de trop avant de vous en parler...
Son nom: Erythrina x bidwillii (x= croisement entre deux Erythrines: 'herbacea' & 'christa-galli' ) Surnoms: Crête de Coq ou Arbre corail (y'en a pas un pour rattraper l'autre) Sa provenance: Amérique du Sud. Feuillage: trifolié & caduque si les températures descendent en-deçà de zéro degré en hiver (on ne peut pas avoir que des qualités) Floraison: superbes grappes de fleurs rouges plus allongées que ramassées entre mai & octobre selon les régions. Son entretien: (plus que) facile.
Il est vrai qu'au prix où l'on paye notre abonnement Internet on pourrait exiger d'en savoir un peu plus! Je suis absolument d'accord!...
Erythrina x bidwillii est un bel arbuste qui n'a que 2 tout petits défauts: être piquant & caduque dans la plupart des régions dans lesquelles il est cultivé. Piquant il l'est légèrement car il possède des épines discrètement disposées sur le pétiole, au revers de ses feuilles et caduque, pour la simple & bonne raison qu'il les perd en hiver.
Côté résistance au froid & si vous vous habitez la région parisienne, je vous invite à le protéger très sérieusement car, même si le pied pourra résister jusqu'à des gels de l'ordre de -10°c, les feuilles puis les parties aériennes seront atteintes dès que le thermomètre descendra en-dessous de zéro degré...
Malgré ces petits défauts bien vite oubliés dès que l'on aura généreusement contemplé sa floraison, j'aimerais mettre l'accent sur l'étonnante résistance à la sécheresse de cette bougresse: en effet & c'est une grande qualité quand il s'agit d'installer une 'exotique' dans un jardin plus souvent assoiffé qu'arrosé de pouvoir, aussi bien qu'elle, résister au manque d'eau. Erythrina x bidwillii se contente de très peu d'arrosages durant l'année (excepté peut-être celle de son installation) après quoi, les précipitations naturelles de l'endroit dans lequel on l'aura plantée suffiront à la contenter.
Au premier abord, on ne saurait dire si c'est une grande 'vivace' ou un petit 'arbuste'. Un peu des deux certainement puisque qu'elle perd ses feuilles comme une vivace & qu'on ne doit pas hésiter à la rabattre, en sortie d'hiver, comme un arbuste (qui dépasse souvent les 2 mètres de hauteur) Sa croissance étant plutôt vive, vous obtiendrez très vite & tout au long de l'été, d'incroyables inflorescences au bout des branches qu'elle aura développées. Son feuillage, d'un vert très lumineux, devrait suffire pour qu'on décide de la cultiver mais la cerise sur le gâteau reste quand même quand on peut enfin immortaliser son inflorescence...
Pour mettre toutes les chances de votre côté de voir correctement votre Erythrine se développer, assurez-vous simplement qu'elle soit cultivée dans un sol plus que drainant (1/3 terre de jardin, 1/3 de sable et/ou pouzzolane & 1/3 de terreau environ) et au Sud, complètement exposée.
Aucune excuse côté 'marché' puisqu'on la trouve maintenant dans pratiquement n'importe quelle pépinière correctement achalandée & à des prix qui ne devraient pas vous rebuter.
Pour résumer: je vous invite à tenter l'acclimatation des Erythrines (un paquet de variétés) à la seule condition d'adapter l'espèce qui conviendra le mieux à votre climat, qu'il soit Breton ou Normand, Parisien ou Méditerranéen!
Ci-dessous: Piètre photo d'une inflorescence d'Erythrina x bidwillii prise à l'ombre & en fin de journée dans un jardin privé près de Hyères-les-Palmiers...