Bah oui, quand on arrive dans le Sud de la France sous la neige un 10 février et que cela fait déjà plus de 10 jours qu’il gèle, on se dit qu’il se passe malheureusement quelque chose d‘exceptionnel. En Sibérie Occidentale (comprenez autour de la Capitale), on est habitué à supporter de telles gelées ou tout du moins on n’est pas foncièrement surpris mais là, cet hiver en particulier, on se dit qu’on assiste à un événement climatique assez hors norme et nous pourrons bientôt dire: je me souviens de l’hiver 2012, j’en étais !...
Effectivement, cet hiver a commencé sous le signe de la douceur, une grande douceur plutôt inhabituelle pour la saison d’ailleurs, avec des 15°c à Paris mi-janvier. En l’espace de quelques jours nous sommes passés de températures 10 degrés au-dessus des ’normes de saison’ à 10 degrés en dessous! Pour les végétaux, cela représente un différentiel de 20°c: imaginez seulement la sève qui commence à monter, les bourgeons se former, le sol de se réchauffer…Mais c’était sans compter sur ce flux Arctique qui a nous apporté des températures glaciales en provenance directe du Pôle Nord!...
Si je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, vous penserez évidemment & immédiatement à l’hiver 85-86. Eh bien, c’est pire: nos végétaux, ‘exotiques’ ou non, n’ont pas eu le temps cette année de se préparer à ces grands froids. Les gels ont été aussi intenses que soudains et particulièrement prolongés. Pas de dégel du sol pendant près de trois semaines pour une bonne moitié de la France. Si ce n’est pas du ‘jamais vu’, c’est du ‘rarement vu’!
Autour de Saint Raphaël j’ai vu des palmiers frigorifiés, des Aloés congelés, des Yuccas décimés, des Eucalyptus brûlés par le froid, des Plumbago terrassés par le gel et je ne vous parle même pas des Lantanas…
En effet, pour faire court et en résumé: un grand nombre de végétaux vont trépasser cette année partout en France, de Dunkerque à Menton, dans les jardins ou sur les balcons.
Je pense aux amateurs d‘’exotiques’ qui, comme moi en 2009 (et même cette année!), par manque de moyens ou de protections, vont perdre beaucoup. À ceux-là je leur dis qu’il faut par avance faire le deuil d’une partie de leurs plantes. Les dégâts ne se voient pas toujours aux premiers redoux mais, le plus souvent, en fin de printemps. Je pense aussi à tous les autres, mes copains ou mes clients, lesquels vont malheureusement constater les limites de certains de leurs végétaux face à un hiver inhabituel…
À cela il n’est malheureusement pas de remède si ce n’est d’accepter de repartir (presque) de zéro et de remplacer les végétaux qui n’auront pas supporté cet épisode hivernal peu courant. Dans quelques semaines, cet hiver ‘hors normes’ sera déjà oublié grâce à de nouvelles plantations, des températures ‘de saison’ et, bientôt, ne sera plus qu’un lointain souvenir…
Pour illustrer ces quelques lignes je vous propose cette photo de cascades de glace qui prennent leur aise sur une petite route des Alpes Maritimes (à 40 kilomètres à peine au Nord de Nice!…)