Repérée il y a un paquet d’années déjà, il était tant qu’enfin je la montre et que j’en dise quelques mots. Il faut reconnaître qu'elle est très peu - pour ne pas dire ‘pas du tout’ - répandue et qu'on a peu de chance de la croiser près de chez nous, comprenez en dehors de la ‘zone de l’Olivier'.
En effet, contrairement aux Agapanthes, par exemple, c’est certainement ce qui a limité son expansion : Russelia equisetiformis (ou 'juncea'), malgré une allure aussi robuste que coriace est, malheureusement, très peu résistante au froid. Allez, un petit -2°c et la plante n’est plus que l’ombre d’elle-même! Dommage, quand on voit la croissance de son feuillage, aussi fin que discret rappelant celui de la Prêle (Equisetum - d’où son nom) et son aussi délicieuse qu’abondante floraison, on ne peut que regretter profondément de ne pas pouvoir la planter dans n’importe quel jardin de l’hexagone (sauf, par exemple, chez quelques Normands et autres Bretons bien chanceux!)
Eh oui, mais Russelia est belle & bien une ‘exotique’. Tout droit importée du Mexique, elle a su trouver sous le climat Méditerranéen des conditions de croissance qui lui vont bien: un ensoleillement quasi constant, un sol drainé, pas complètement pauvre et de temps en temps arrosé. Il ne lui en fallait pas plus pour faire un carton dans le coin. Notre Russelia est une vivace, c’est à dire qu'en cas de coup dur elle redémarre du pied chaque année. Elle fait grise mine en fin d’hiver avant qu'on vienne la tailler, plutôt court (5 à 10cm environ), après quoi elle n’aura de cesse de pousser, de se renouveler, avant d’arborer ce port si caractéristique: dressé d’abord puis gracieusement retombant ensuite…
En dehors des questions relatives à sa rusticité et si les conditions d’arrosage & d’ensoleillement sont respectées, votre Russelia n’aura de cesse de pousser, avant de fleurir pour votre plus grand plaisir. Elle déploie, pratiquement du printemps à l’automne, de nombreuses & jolies clochettes rouges (mais aussi blanches, jaunes ou oranges, selon les cultivars), lesquelles ressortent parfaitement du feuillage abondant que la plante distille habilement.
Elle semble réagir aussi bien à de copieux arrosages en été qu'à de parcimonieux apports d’engrais. Après deux ou trois ans, une fois la plante bien installée, elle se montrera bien mieux armée pour résister aux assauts d’un soleil estival souvent brûlant autant qu'à la sécheresse.
Si votre envie de posséder ce végétal est plus forte que la raison (laquelle vous rappelle que votre climat n’est définitivement pas adapté!), vous pourrez alors toujours décider de la cultiver en serre (chaude ou froide) ou à l’intérieur, en pot, mais rien ne vaudra jamais le plaisir de la voir se développer à l’extérieur, sous un climat & des contions qui seront, pour elles, les meilleurs…
J’ai complètement craqué sur ce végétal et depuis un moment déjà avant d’en installer quelques pieds dans un coin plutôt privilégié près de Toulon, dans le Var.
Ci-dessous et pour illustrer ces quelques lignes, je vous propose un détail de la floraison de Rusellia juncea pris au Clos St. Bernard l’été dernier sur fond d'Erigeron, à Hyères-les-Palmiers, dans le Var...