Ce n'est pas souvent que je parle de cactus, non pas parce que je n'aime pas (même si un peu piquants!), mais parce que la plupart d'entre-eux n'est pas véritablement résistant au froid (au notre, en tous les cas!) Il y en a quand même une petite dizaine que l'on peut raisonnablement faire pousser à Paris, à condition de les maintenir en pot la belle saison durant, avant de les remiser en serre froide, l'hiver, le cas échéant...
Parmi eux, il y en a un que je connais bien et qui m'étonne vraiment: Chamaecereus sylvestris (tiens, encore un nom sympa à retenir!)
Petit cactus à la mode après guerre, on l'aperçoit encore parfois chez nos grands-mères, dans quelque vieille gamelle oubliée sur le pilier de l'entrée ou de la montée de l'escalier.
Dans un monde un poil 'bling bling', où les choses doivent se voir & se savoir, autant vous dire que notre 'micro-cactus' au nom imprononçable passe complètement inaperçu. Et pourtant.
Longtemps considéré comme ringard ou désuet, j'aimerais maintenant le remettre au goût du jour, pour les qualités que je vais énumérer...
Aucune raison de vous faire languir plus longtemps avant de vous parler de sa floraison: vous avez déjà jeté un oeil sur la photo et, ni la superbe couleur orange de ses fleurs, ni leur taille disproportionnée par rapport au végétal ne vous auront échappées! Superbe, j'adore!!
Attention: les meilleures choses savent se faire attendre & sont souvent éphémères, c'est le cas de cette floraison: un véritable spectacle haut en couleurs qui ne dure malheureusement que quelques heures... Non, rassurez-vous, c'est juste pour la rime: cette floraison s'échelonne, en général, sur quelques jours. Cependant, plus large sera le container dans lequel vous le cultiverez, plus il y aura de pieds (donc de fleurs) et plus longue en sera leur durée.
On a d'ailleurs souvent planté Chamaecereus sylvestris dans des coupes en terre cuite ou autres vieilles soucoupes en zinc mais, franchement, si on passait à des contenants plus contemporains? Je le verrais par exemple très bien s'installer dans des bacs en fibre, rectangulaires & peu profonds de couleur sombre type anthracite...
Autre qualité: sa croissance ou plutôt son développement voire, sa multiplication. La bestiole est de petite taille (5 à 15cm environ), ne vous attendez donc pas à un développement délirant à la verticale. A l'horizontale par contre, notre Chamaecereus est particulièrement productif, pour ne pas dire 'colonisateur': chaque pied donne, en rejetant de sa base, de 3 à 10 plantules et parfois plus.
Sa croissance est donc absolument exponentielle, si bien qu'il vous faudra bientôt le diviser pour ne pas le voir végéter!...
Qualité essentielle encore pour les 'exotiques' que j'aime acclimater: la rusticité.
On peut toujours se renseigner sur la résistance au froid des végétaux, mais cela reste, en général, assez théorique. Ma petite potée (toujours pas rempotée!) tient sur mon rebord de fenêtre, plein Sud, depuis plusieurs années. Humidité, froid, neige ou gel ne l'ont jamais inquiétée. Le tout est de s'assurer que votre mini-cactus est installé dans un substrat très bien drainé (type 'Terreau à Cactées' avec de la pouzzolane au fond pour assurer un drainage parfait) Quoi qu'il en soit, il a passé chez moi les -10°c et se satisfait d'arrosages très aléatoires: trop ou pas assez, rien ne semble le déranger!
Allez, encore une énigme du 'Green Business': 'Pourquoi on le trouve pas en jardinerie? Bin, ché pas!' Il va encore falloir activer le réseau des copains végétaleux pour se le procurer!
Ah, au fait, vous saviez que le plus étonnant c'est que Chamaecereus est un cactus qui ne pique pas?!...
Photo ci-dessous: micro-potée de ce micro-cactus qu'est Chamaecereus sylvestris, en pleine floraison & en milieu de saison...